By: Matthew Bedard, spécialiste en marketing numérique
Le dollar canadien connaît des moments difficiles.
Installé à 73 cents, le huard a rebondi légèrement ces dernières semaines. Cela dit, il a sombré sous les 70 cents en janvier, son niveau le plus bas en plus d'une décennie. Ce que cela signifie pour votre entreprise ? Pour regarder les choses en perspective, revenons à 2002, quand notre dollar a plongé sous les 62 cents.
Le dollar canadien : perspective historique
Les difficultés récentes du dollar canadien ne sont pas sans précédent. Pendant quatre ans - de 1998 à 2002 - le dollar canadien a valu en moyenne 68 cents. Et même si la situation économique n'est pas exactement aujourd'hui ce qu'elle était alors, on peut glaner de l'information pour mieux se préparer à ce qui pourrait se produire maintenant que le dollar canadien est de nouveau sous pression.
Un facteur important à signaler, un dollar canadien faible ne signifie pas que le Canada tombera en récession et fera reculer l'économie globalement. Alors que de nombreux pays ont souffert d'une récession au début des années 2000, le Canada s'en est sorti relativement indemne, a connu de 1998 à 2003 une croissance d'environ quatre pour cent du produit intérieur brut (PIB) annuel, soutenue en partie par la vigueur des exportations du secteur manufacturier vers les États-Unis.
D'autres pays ont eux aussi augmenté leurs achats de produits manufacturés exportés canadiens dans les années 2000, au moins jusqu'à ce que la récession mondiale frappe en 2008.
Dans l'ensemble, l'économie est une combinaison complexe de nombreux facteurs et prédire son succès est difficile ; cependant, la faiblesse actuelle du dollar canadien peut avantager certains secteurs.
Un motif d'optimisme
Au fur et à mesure que diminue la valeur du dollar canadien, les fabricants deviennent optimistes, à commencer par ceux qui vendent principalement aux États-Unis. Pourquoi ? Quand le dollar canadien perd de la valeur, nos produits et services coûtent moins cher pour nos voisins du sud. Nous vendons pour ainsi dire « à rabais », et si on se fie à l'histoire, des secteurs comme celui de la fabrication devraient bénéficier d'une augmentation des commandes en provenance des États-Unis, comme il y a 15 ans.
Les États-Unis avalent une grosse part des exportations canadiennes chaque année. En 2009, en pleine récession mondiale, les États-Unis absorbaient 73 pour cent des exportations canadiennes. Pas plus tard qu'en 2014, ce chiffre atteignait 75 pour cent, signe d'une saine augmentation au cours des cinq dernières années. Mais cela ne dit pas tout. Au cours de cette même période de cinq ans, les exportations canadiennes ont bondi de 44 pour cent, les exportations vers les États-Unis augmentant de 48 pour cent. La tendance à la hausse semble s'être maintenue vu le taux de change actuel et la reprise économique qu'ont connue les États-Unis ces deux dernières années.
La principale chose à retenir ? La présence simultanée d'un dollar canadien faible et d'une économie américaine forte pourrait entraîner une augmentation des commandes et de la demande globale des entreprises manufacturières canadiennes qui produisent de l'équipement ou des pièces et des fournitures dans des secteurs comme l'agriculture, le transport et la foresterie.
Un dollar plus faible peut aussi augmenter la demande intérieure. Les produits canadiens sont moins chers pour nos voisins du sud, mais les produits américains sont plus coûteux. Au lieu d'importer de l'équipement ou des pièces, les entreprises canadiennes peuvent acheter localement et renforcer encore le secteur manufacturier.
Le point sur le secteur pétrolier
La faiblesse des prix du pétrole continue de gêner l'industrie pétrolière. Mais à mesure que les pétrolières réduiront la production, l'offre finira par chuter ; le prix du brut se stabilisera et devrait même augmenter. Si cela arrive et quand cela se produira, notre dollar se stabilisera lui aussi et pourrait monter par rapport au dollar américain. Les marchés ne semblent toutefois pas penser que cela pourrait arriver à court terme, et surtout pas dans les prochains trimestres.
Voyez comment votre entreprise peut encore profiter de la faiblesse des prix du pétrole.
Ce qu'un dollar faible signifie pour votre entreprise
Si votre entreprise exporte aux États-Unis, le moment est peut-être venu d'investir dans de l'équipement qui l'aidera à produire davantage. Le mode d'acquisition que vous choisirez pour cet équipement déterminera la flexibilité de votre entreprise dans l'avenir. Le financement préservera les disponibilités pour d'autres occasions. Vous pourrez en adapter la durée et les paiements aux cycles de votre chiffre d'affaires.
L'achat et les prêts bancaires sont deux autres solutions. Chacune a des avantages. Voyez quel mode d'acquisition convient le mieux à votre entreprise au moyen de notre liste de vérification.
Un huard bas agit différemment sur chaque secteur. Si en tant que fabricant vous dépendez des exportations, cela pourrait être pour vous l'occasion à saisir. Évaluez les modes d'acquisition d'équipement qui s'offrent à vous afin de pouvoir obtenir de l'équipement pour augmenter la production, tout en conservant de la flexibilité financière pour d'autres occasions.