By: Bernadette Danyluk, Directrice, Crédit-bail de petite valeur
Faites connaissance avec le tout nouveau type de fraude qui donne des sueurs froides aux entreprises canadiennes : la fraude « synthétique ».
La fraude « synthétique » est un peu comme une version améliorée du vol d’identité. Pratiquement impossible à détecter, elle permet de dérober de l’argent aux entreprises canadiennes, à un rythme étonnant. Un article de CBC fait mention de pertes susceptibles de se chiffrer à un milliard de dollars par année. Plus inquiétant encore, le taux de fraude synthétique a plus que doublé depuis 2010.
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Comment fonctionne la fraude « synthétique » – L’arnaque de longue durée
Il peut s’écouler des mois ou des années avant qu’un fraudeur se livre à de la fraude « synthétique », et il procède généralement comme suit : en utilisant un nom fictif, les fraudeurs « synthétiques » s’organisent pour mettre la main sur une certaine forme de document gouvernemental officiel, habituellement un permis de conduire. Ensuite, ils soumettent des demandes de carte de crédit jusqu’à ce qu’ils en obtiennent une. Plutôt que d’utiliser le solde entier de ces cartes et de miser sur ces petites facilités de crédit, les fraudeurs utilisent la carte de crédit pour effectuer des versements réguliers afin de bien établir leur cote de solvabilité sous ce faux nom. Tôt ou tard, ils utilisent leur fausse identité afin d’obtenir des prêts personnels ou commerciaux importants qu’ils ne prévoient jamais rembourser.
Les raisons pour lesquelles la fraude « synthétique » est si difficile à détecter
Dans la plupart des cas de vol d’identité, les fraudeurs volent les informations personnelles protégées et se font passer pour la personne afin d’en tirer des gains financiers jusqu’à ce que la victime ou l’agence d’évaluation du crédit ne remarque un écart dans les achats. Avec la fraude « synthétique », le fraudeur crée une identité.
Vous vous rappelez de ces scènes de films d’espionnage où l’espion ouvre une mallette remplie de passeports avec différentes identités selon les pays ? Il en va de même pour la fraude « synthétique », mis à part l’espionnage international et les séquences d’action extravagantes.
Les institutions financières éprouvent beaucoup de difficulté à détecter la fraude « synthétique », car elles n’ont que la documentation gouvernementale pour déterminer si une identité est fictive. Les corps policiers sont également déconcertés. Les fraudeurs « synthétiques » créent habituellement de multiples fausses identités, brassant des affaires ici et là et utilisant différentes adresses qui, sur papier, brouillent les pistes des enquêtes.
La lutte contre la fraude « synthétique »
Les autorités et les organisations adoptent des mesures particulières pour combattre ce type de crime. Les logiciels de reconnaissance faciale permettent aux policiers de détecter les visages figurant sur de multiples documents et des organisations comme Equifax et TransUnion possèdent leur propre technologie d’entreprise.
Pour protéger votre entreprise, soyez aux aguets afin de détecter toute transaction douteuse. Si votre entreprise a déjà été victime de fraude « synthétique » par le passé, signalez-le à la police et faites votre propre enquête. La fraude « synthétique » est difficile à détecter, mais les renseignements sur les cas antérieurs pourraient vous aider à conserver votre argent en sécurité.
Vous pouvez aussi protéger votre entreprise contre les types de fraude plus courants en lisant notre article intitulé Huit conseils pour protéger votre entreprise contre la fraude.